La consommation de produits transformés, tels que le pain industriel, les plats cuisinés ou les sodas, augmente-t-elle dangereuse pour la santé ? L’étau se resserre autour des produits ultra-transformés. Selon les résultats d’une récente étude, une augmentation de 10 % de leur part dans l’alimentation serait associée à une hausse de 14 % de la mortalité. Les effets de leur consommation ont été étudiés sur 44 551 participants âgés de plus de 45 ans, pendant sept ans. Au cours de cette période, 602 décès sont survenus, essentiellement par cancers et maladies cardio-vasculaires.
Additifs, cuisson, plastique
Or ces produits ultra-transformés ont envahi les rayons : pain industriel, barres chocolatées, céréales du petit-déjeuner, sodas, nuggets, soupes déshydratées, huiles hydrogénées, plats cuisinés congelés prêts à manger… Ils font désormais partie de notre quotidien. Jusqu’à nous rendre vraiment malades ?
Si aucune preuve de causalité n’a été établie, plusieurs hypothèses se font jour pour expliquer ces associations statistiques. « Outre la moindre qualité nutritionnelle de ces aliments, d’autres mécanismes pourraient intervenir, qui impliqueraient les additifs (conservateurs, colorants, édulcorants, émulsifiants…), les contaminants néoformés pendant la phase de préparation (chauffage) et les matériaux de contact (plastique). »
Préparer son propre nourriture à la maison
Dans l’immédiat, il est conseillé de « privilégier les produits frais et bruts ». Quant à l’argument du secteur agro-alimentaire selon lequel le principe de la cuisine, c’est la transformation des aliments, le chercheur le balaie d’un revers de main : « Quand on cuisine chez soi, on ajoute rarement de l’aspartame, du dioxyde de titane, des nitrites ou encore du plastique ».
Un bon repère : si vous ne comprenez pas à quoi se rapporte la moitié des ingrédients inscrits sur l’emballage d’un produit alimentaire, passez votre chemin.
Choisissez plutôt les produits frais et bruts
Réduire les produits gras, sucrés, salés et ultra-transformés est l’une des recommandations de l’agence nationale Santé publique France sur l’alimentation, présentées le 22 janvier dernier dans le cadre du 4ème Programme national nutrition santé (2018-2021). Celle-ci préconise également de cuisiner le plus possible avec des produits bruts, en favorisant les produits de saison, locaux et si possible bio. Autre nouveauté, l’agence conseille de manger chaque jour une poignée de fruits à coque non salés. Enfin, c’est désormais 2 produits laitiers par jour et, pour l’alcool, au maximum 2 verres au quotidien, en évitant d’en consommer tous les jours.
Les produits ultra-transformés
La classification NOVA permet de catégoriser les aliments selon 4 groupes, en fonction de leur degré de transformation industrielle (aliments peu ou pas transformés, ingrédients culinaires, aliments transformés, aliments ultra-transformés). Cette étude portait sur le groupe des «aliments ultra-transformés», qui comprend par exemple les pains et brioches industriels, les barres chocolatées, les biscuits apéritifs, les sodas et boissons sucrées aromatisées, les nuggets de volaille et de poisson, les soupes instantanées, les plats cuisinés congelés ou prêts à consommer, et tous produits transformés avec ajout de conservateurs autre que le sel (nitrites par exemple), ainsi que les produits alimentaires principalement ou entièrement constitués de sucre, de matières grasses et d’autres substances non utilisées dans les préparations culinaires telles que les huiles hydrogénées et les amidons modifiés. Les procédés industriels comprennent par exemple l’hydrogénation, l’hydrolyse, l’extrusion, et le prétraitement par friture. Des colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants et d’autres additifs sont souvent ajoutés à ces produits.
Exemples :
-Les compotes de fruits avec seulement du sucre ajouté sont considérées comme des « produits transformés », tandis que les desserts aux fruits aromatisés avec du sucre ajouté, mais également des agents texturants et des colorants sont considérés comme des « produits ultra-transformés ».
-Les viandes rouges ou blanches salées sont considérées comme des « produits transformés » alors que les viandes fumées et/ou avec des nitrites et des conservateurs ajoutés, comme les saucisses et le jambon, sont classées comme « aliments ultra-transformés ».